Bonjour, je suis Maryvonne, une bonne amie de Arlette, nous fréquentons le même club de belote. Elle m’a invité à écrire un article sur ma rencontre avec ses petit·es-enfants lors d’un festival de rue.
En octobre c’est vrai qu’il pleut et parfois c’est triste, mais à Poitiers il y a les Expressifs et là c’est pas triste du tout. Un festival d’art de rue avec tout plein de spectacles, même si cette fois, avec la covid et les mesures sanitaires c’était un peu différent. Les organisateur·ices -Poitiers Jeune-, ont demandé aux petites filles et fils d’Arlette d’aménager un parcours pour que le public ne se rassemble de trop. C’est là que je les ai rencontrés. C’était bien étonnant mais assez sympathique.
J’attendais alors devant la tente de Poitiers Jeune pour récupérer mon ticket de spectacle et là il y a un poulet géant qui débarque et hurle une demande d’asile, on était tous·tes très surpris·es… et après quelques implorations à genou, il a filé vers la cathédrale et s’y est réfugié.
Et il y avait aussi un puissant gorille qui faisait essayer sa mini-bicyclette dans la file d’attente.
Alors une fois nos billets en main on a pu continuer en se désinfectant les mains avec du gel-béni (il y avait aussi du Ketchup et de la Mayo désinfectants) et l’esprit avec des Oms.
Puis on a suivi les flèches au sol, mais les indications au scotch partaient dans tous les sens, un peu comme dans les administrations en ce moment.
Et pour un goûter bucolique sur un brin de pelouse, une fringante princesse débraillée partageait ces friandises avec ces amis/animaux empaillés.
Des jeunes femmes souriantes frottaient, lavaient, essoraient et faisaient sécher leurs culottes maculées de règles, sans honte.
Un gardien de la paix assumait le projet pilote de « Zone à outrage toléré », permettant par quelques menus outrages à agents, sans poursuite, de rééquilibrer l’ordre social.
Dans l’amphithéâtre urbain extérieur sur le coté, s’égosillait un personnage de tragédie grecque à raconter son amour pour un autre personnage de tragédie grecque dans un éloquent monologue.
La reine des abeilles, haut perchée sirotait une bière de fin de journée avec une clope sur du Joe Dassin.
Et en chemin un mystérieux dealer… de culture refourguait des bons tuyaux sur les spectacles maintenus malgré la crise, on a fait le plein de adresses.
Malgré les intempéries, un alpiniste courageux dégustait un thé et la vue de son précaire bivouac sur le Mont Mendes.
Au pied d’un mur, des bouquets, plusieurs bougies, quelques témoignages et un drap rouge invitaient à se recueillir sur cet autel de fortune pour un slip perdu…
Un jeune homme bien mis nous invitait à une conférence de marketing intitulée « Et si Jésus avait été pendu ? », ça paraissait bien intéressant.
À l’orée de quelques buissons, un chasseur à l’affût scrutait, déterminé.
Autour d’un café, philosophaient « les couilles sur la table » des poupées gonflables.
Enfin, on a pu assister au spectacle en entrant dans la cour du musée Sainte Croix.
C’était un peu fou quand même. Merci Arlette pour ces belles rencontres. Je m’en souviendrais de ces Expressifs 2020.
Maryvonne.
P.S.: Parait aussi que les petites canailles de Arlette étaient à l’inauguration du festival le jeudi soir. Ils ont attaché des personnes malades ou vieilles dans la rue pour aller faire un tour. Ils ont manifesté dans le centre-ville la bouche pleine d’eau à base de ‘Glou Glou’, ‘Blop Glup Blblblb…’. Ils ont aussi sorti un lion Star du Cirque qui cherchait une reconversion professionnelle, juste à côté de la maire ! Ah lalalala, les gamins d’Arlette… Z’en ratent pas une !